Partage de Découverte. . . . #28

Salutations à vous ! J’espère que vous vous portez bien ?

Un partage de découverte comme au début du blog, focus sur une jolie chose… 

Cette fois, une jolie chose mosaïque d’images, de moments fort en émotion, d’une aventure plus qu’humaine, le point de vue d’un réalisateur sur l’Odyssée de JAHAIR.

On va parler de Chimen Lanmou de Yannis Sainte-Rose.

Ici, je vous partage l’interview intégrale réalisée pour Lésé Jénès Palé, si vous voulez retrouver la version plus synthétique, cliquez >>ici<<.

Bonne lecture !

span>Une des leçon de ces vacances fut pour moi au sujet de l’envie d’aider… Quelque fois, notre envie d’aider n’est pas tout à fait tournée vers le bénéfice de l’autre, quelque fois c’est inconsciemment l’envie d’être fort de notre part, l’envie non d’aider l’autre ou du moins pas plus que celle de s’aider soi-même. L’envie de se valoriser plutôt de de pousser l’autre à se valoriser,  à trouver en lui la force qui lui prouvera qu’il n’a pas besoin de l’aide, qu’il est fort lui même.

span>Un peu comme la dialectique du maître et de l’esclave (ma culture me limite à ceci, toute autre référence sera la bienvenue…), cette envie d’asservir l’autre par la peur, de devenir indispensable, de devenir « le plus fort ».

span>Un mécanisme quelque fois inconscient, mais une petite leçon de vie qui me fait penser et comprendre un peu mieux ce que c’est que l’Humanitaire, ce que c’est que d’Aider. L’idée, non pas de se rendre indispensable face à l’autre mais d’aider l’autre à trouver SA solution, SA force ! Et si j’écris cela c’est parce que des deux fois où j’ai rencontré les « soeurs JAHAIR », elle me l’ont expliqué, l’importance ne pas aller aider l’autre en tant que des « dieux »… Cela prouve le sérieux et la sincérité de leurs admirables actions.

span>span>span>C’est un mercredi après midi, au centre ville de Foyal que nous rencontrons quelques membres de JAHAIR accompagnés de Yannis Sainte-Rose : réalisateur de Chimen Lanmou, ce documentaire sur son ressenti par rapport à la mission EASI de l’association. C’est une semaine tout pile tout poil après la diffusion du documentaire à l’occasion des RCM (Rencontre Cinéma Martinique) à Tropiques Atrium et deux semaines avant sa première grande diffusion à l’IMS organisée par JAHAIR, que nous nous rencontrons. Dans la simplicité et la sincérité, cette interview est l’occasion pour eux d’accorder leurs violons, pour enfin ensemble, raconter la genèse de cette oeuvre cinématographique pleine de sensibilité, d’humilité et surtout d’amour ! Et on vous souhaite que cela vous soit l’occasion de découvrir des jeunes talents locaux, des parcours, pour vous en inspirer.

JAHAIR,

un Leit Motiv « Aller là où on a besoin de nous, agir, aimer »

Nous avons rencontré Valerie-Anne, Mathilde et Rodrigue pour présenter l’association « PEYI HAÏTI » Rescapés 12 Janvier dite JAHAÏR qui favorise les actions dans le domaine de l’Education et de la santé, en faveur des familles pauvres et extrêmement pauvres.

Rencontre avec trois membres de l’association

Mathilde est chargée de communication à JAHAIR. Pour elle, l’association, c’est son quotidien, elle y pense tout le temps, travaille souvent dessus. Il lui a d’ailleurs fallu y accorder beaucoup de temps par rapport aux changements de référents, lier des relations de confiance avec les gens là bas.

Valérie-Anne elle a été chargée de communication de l’association et est aujourd’hui membre actif. Elle raconte qu’elle a été élevée dans une famille active, notamment aux Fourneaux. C’est dans l’éducation des deux soeurs, JAHAIR.

L’association est un Leti Motiv pour elle « aller là où on a besoin de nous, agir, aimer », elle explique, que le monde est comme il est, il s’agit d’agir, de réaliser des actes qui essayent de changer les choses. Ainsi, JAHAIR, c’est un peu « leur vie ».

Ce n’est pas le cas que pour les deux soeurs… En effet, est aussi présent Rodrigue, lui aussi membre de l’association dans la commission pédagogie. Et il ne contredira pas les propos des jeunes femmes, bien au contraire.

La naissance de JAHAIR

La genèse de JAHAIR est la suivante : c’est en allant à la messe en 2011 que les jeunes femmes entendent et répondent à l’appel du père Exantus qui voulait aider son village à Haïti d’où il est originaire, ainsi elles se sont rendues à la réunion, juste pour l’écouter dans un premier temps, et se sont retrouvées embarquées avec enthousiasme dedans en Mai. En avril l’association était crée et ils sont alors partis en juillet.

Leur relation avec Haïti, avant JAHAIR

Ce que connaissait Rodrigue d’Haïti, ce n’est pas plus que le portrait qu’en faisait les médias et le rendu de ceux qui s’y étaient déjà rendus.

Valérie-Anne tout comme Mathilde racontent comment elles ont toujours été attirées par Haïti, toujours été sensibles, bien qu’elles ne connaissaient pas l’île hormis culturellement, grâce aux produits culturels qui s’exportent, si non, il y avait aussi cet apriori sécuritaire.

En effet, le premier voyage était particulièrement un état des lieux chez l’habitant, à deux heures de route du village. Ils étaient donc totalement en immersion. Car si pour eux, JAHAIR c’est aider, c’est surtout « voir où on veut aider ». C’est quelque part un sacrifice, de se retrouver dans un endroit qu’ils ne connaissent pas, sans électricité tout le temps, assez dangereux, mais un voyage qui s’est tout d même bien déroulé car c’est là où ils ont pu trouver comment et avec qui ils allaient travailler, relier les points logistiques, ou se loger, ou manger, le véhiculage… D’ailleurs le prêtre à l’initiative de l’association les y avait accompagnés.

Le statut de l’association, ciblée sur les zones de Pont Sondé et Village Noé

Pour faire le point : une ONG est en fait internationale, dès lors qu’une association travaille dans deux pays, elle est donc considérée comme telle. À Pont-Sondé, il y a des ONG qui agissent autour, notamment pour la construction d’une route.

Le choix des zones d’action est venu naturellement, car ils ont voulu être sûrs d’avoir des retours. Ils ont par exemple aidés Dumulseau avant, cepandant sans y obtenir de retours.

Pour les autres ils ont eu des référents que sont les pères SERRO et le père REMY du village Noé qui fut réellement un coup de coeur, et qui devint une évidence, même s’ils n’étaient pas partis pour ça.

Cependant, bien que l’association ne soit pas une ONG, elle est tout de même habilité à réaliser des actions sur l’île légitimement. Par exemple du point de vue de la pédagogie, Rodrigue est professeur des écoles et aussi un conseiller pédagogique, ce qui permet d’avoir une expertise.

Et avec ces lieux où ils agissent, ils sont vraiment dans l’échange, tout comme sur la question sanitaire. Les personnes étaient résiliantes. En effet, il s’agit vraiment d’un échange, mais pas vraiment de formations, « il s’agit d’un échange de bons procédés », il s’agit de « savoir échanger nos outils », car ils ont déjà les codes.

Et comme nous l’avaient déjà expliqués les deux soeurs, «il ne s’agit pas d’aller faire le tout puissant avec la science infuse », de créer un besoin, non, car l’objectif n’est pas de créer un nouveau besoin, mais d’agir en demandant « de quoi tu as besoin ? ».

Ainsi, si JAHAIR n’est pas une ONG, mais l’association ne part pas « comme ça », comme n’importe qui, il y a des chantiers, et aussi des résultats, des retours qui parlent avec ses investissements car les élèves à Pont-Sondé ont, pour la première fois, obtenus un résultat de cent pourcent à l’examen d’entrée en sixième.

Les précédentes mission de JAHAIR, avant cette mission EASI que relate Chimen Lanmou ?

  • En juin 2011 ils firent une Mission d’Immersion , repérage.

  • En juin 2012 : ce fut la MES,  c’est à dire la Mission d’Évaluation Sanitaire : ils ont pu réaliser des statistiques, obtenir des éléments tangibles, préparer les missions pédagogiques…

  • En octobre 2013 : la mission FAR Former Aider pour Réussir, avec le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), ils ont formé une dizaine de personnes aux premiers secours mais également des formateurs et ils ont surtout laissé du matériel pour qu’ils puissent se débrouiller eux même.

  • En avril 2015 : Mission EASI : Eduquer Améliorer Soutenir avec ILERI.

Une mission qui s’est réalisée avec la participation des étudiants de l’ILERI

Mathilde était étudiante à l’ILERI, une école qui forme à la diplomatie, à la sécurité, la défense et l’humanitaire. Elle était dans l’association humanitaire, ainsi lors de la recherche du chantier international, elle a pu proposer celui-ci, un an et demi avant le départ.

Et à ces élèves de l’ILERI, s’est également ajouté un membre qui n’était pas de l’association. En effet, Mathilde a contacté Yannis deux semaines avant le départ, lui proposant de tout prendre en charge et lui en retour d’offrir ses services et de tourner de “vraies images” à montrer. Ils se sont alors mis à chercher 1500€ en 10 jours, et atteint leur objectif notamment grâce à un gentil geste de Air Caraïbes.

Et c’est ainsi que Yannis Sainte-Rose, jeune réalisateur martiniquais de talent s’est retrouvé à tourner des images de cette mission de JAHAIR.

YANNIS SAINTE-ROSE

« la volonté de raconter quelque chose avec des outils visuels »

Le jeune talent raconte comment, depuis tout petit, il a cette passion de l’image. Il a commencé tôt à utiliser les logiciels et c’est par la volonté de raconter quelque chose avec des outils visuels qu’il en est arrivé là. Son cursus n’a pas été un cursus de cinéma. Il a fait une école de publicité avec une spécialisation réalisation. Il a développé son expérience en allant sur les tournages, faisant de l’assistanat.

“Ne t’es-tu pas demandé si ce n’était qu’une passion, as-tu eu ce frein que quelque fois la société nous impose dans les pratiques artistiques ? C’est à dire, toujours l’idée de laisser les arts comme passion sans le concevoir comme un métier, une vrai orientation professionnelle sérieuse?”

Ses parents ont eu cette appréhension, mais il a toujours essayé d’avoir un côté qui lui permet d’avoir une assurance, ainsi à côté de ces créations artistiques non rémunérées, il fait des vidéos plus alimentaires, il réalise de la publicité.

À la question du cinéma caribéen, le réalisateur répond…

Selon Yannis, le cinéma caribéen, a effectivement une identité avec des décors qui lui sont propres. « Ce cinéma là peut exister car on a nos décors, nos gens, nos histoires, si tout cela n’est pas très influencés par de grands critères internationaux, en s’appliquant à nous même, on aura certainement notre couleur ! Si on s’applique à être nous même dans notre cinéma, une imagerie qui nous sera propre, on a une couleur qui est la notre ».

Une belle initiative est notamment à citer, une plate-forme virtuelle, qui se concrétise par des évènements ponctuels. C’est Cinémawon est un collectif monté avec plusieurs artistes de la réalisation, car il existe beaucoup de réalisations très peu diffusées, ou alors seulement de façon ponctuelle dans des festivals et l’objectif est donc de “désacraliser le cinéma”, leur volonté est surtout de rencontrer le public, “d’aller à sa rencontre, de discuter avec lui avec le film”.

Chimen Lanmou, ce documentaire, c’est le point de vu du réalisateur sur des rencontres, celle d’un pays, celle de personnes, celle de valeurs, sur un vécu, c’est son “Odyssée” à Haïti avec JAHAÏR pour cette mission EASI…

Eh vous savez quoi ? Eh ben Yannis Sainte-Rose, c’est le réalisateur du super clip de Higher du super Sébastien Drumeaux (de l’original et du remix avec Débrouya qu’on a déjà abordé sur le blog). 

CHIMEN LANMOU

Donnez

Un premier documentaire

Ce moyen métrage est en effet son premier projet de cette envergure en tant que réalisateur.

Était-ce prévu au départ prévu de réaliser un documentaire ?

Au début, les filles ont fait appel à lui, car elles voulaient des images factuelles, puisque chaque année elles reviennent en parlant de leurs actions avec quelques photos, mais elles n’avaient pas de véritable support.

Ainsi, il part en rencontrant les autres, lui même il rencontre Haïti en tant que Martiniquais, il a in fine voulu faire quelque chose de très personnel, c’est de cette façon que c’est passé de commande à documentaire.

Un documentaire qui est passé du cercle personnel à la diffusion sur grand écran ?

Après plusieurs diffusions notamment à Paris, puis en Guadeloupe dans le cadre de Cinémawon, c’est à cette diffusion aux RCM, que le réalisateur aborde le sujet du documentaire réalisé pour une diffusion à un cercle personnel. Mais il explique, quand il parle de cercle personnel, il parle en fait de son peuple la Martinique, la Guadeloupe, leur donner des clés. Pour réfléchir sur la vision qu’on porte sur les Haïtiens.

Car dans ce film avec sa découverte d’Haïti, ce qu’il véhicule, ce sont des valeurs diffusées, des valeurs universelles. Des valeurs qu’on oublie au quotidien.

Chimen Lanmou, un documentaire et non un reportage…

Le documentaire est différent du reportage, en effet, le documentaire contient le point de vue du réalisateur contrairement au reportage. La plus part des visions qui nous arrivent, même en documentaire : c’est surtout « Haiti vu par l’occident » , avec une vision assez misérabiliste qui surligne l’aide qu’y apportent les « grandes puissances ».

Mais s’il peut citer un bon documentaire qui touche qu’il recommande, c’est « Assistance mortelle » de Raoul Pec, réalisateur haïtien.

Ce documentaire a été nommé “Chimen Lanmou”. Il partage une expérience où on va pour aider l’autre, où l’on grandi  en humilité, et dont on se rend compte soi même qu’on avait soit même à s’enrichir en espoir, en amour ?

Les deux soeurs reviennent sur leur propos, pour préciser cette chose qu’on ne peut pas vraiment expliquer, qu’on peut ressentir, mais qu’il faut en fait simplement vivre… Elles nous l’affirment, quand elles parlent de JAHAIR comme de leur quotidien : c’est de ça qu’elles parlent. « Comment, et qu’est ce que tu apportes à l’autre ? Tu vas aider ceux qui sont démunis. Tu vas les aider, tu es dans une démarche où tu fais attention : tu es face à un humain, peut-importe d’où il vient, tu es face à un humain ».

Elles prennent cet exemple de la mission EASI, qui fut une mission avec énormément de points d’interrogation, « mais finalement quand tu arrives à Village Noé accueilli comme ça tu te prends une vraie claque » (pour comprendre le caractère extraordinaire de ce moment, il vous faut regarder le film) !

Et finalement de ces expériences, il y en résultent deux réactions : ceux qui vivent tout cela ou alors ceux qui en font un déni. Il y a ceux dont la vie change et qui font de cela une maxime, un mantra, ou un leitmotiv. Mais il est aussi important de se souvenir que certains n’ont pas vécus la même chose, de rappeler qu’il y a des choses plus graves que « une télé qui ne fonctionne plus », il s’agit de montrer à l’autre qu’il passe à côté de quelque chose à cause de cela.

Et on conclut alors sur ce beau propos de Rodrigue qui dit « Donnez », afin de réaliser ce travail quotidien, d’aller plus loin.

On espère en partageant cette petite rencontre, vous avoir transmis cette flamme à retrouver dans le documentaire, on espère que vous n’hésiterez pas à découvrir Chimen Lanmou ! Vous pourrez découvrir une réalité, sociale, économique, culturelle, mais surtout apprendre ou réapprendre, en humilité, en amour, en espoir, vous en sortirez touchés, sans pour autant être passé par une vision extrême misérabiliste ou idyllique de l’île, mais juste par un vécu, un point de vu, celui de Yannis Sainte-Rose dans l’aventure de JAHAIR, une association avec de magnifiques membres, de belles personnes qui savent se mobiliser pour écouter l’autre et l’aider. L’équipe de Lésé Jénès Palé recommande !

« En fait c’est une réalité, chacun va vers le spirituel à sa manière, que ce soit en faisant du yoga, en lisant des trucs sur la santé, sur l’amour, le bien-être, d’autres découvrent de nouvelles joies dans la simplicité de vie, dans le bouddhisme, le développement personnel, dans le bénévolat8 humanitaire, etc. Partout autour de nous, il y a un besoin d’affirmation de soi et d’appartenance au Tout. Je pense qu’il y a vraiment un éveil des consciences qui prend son temps, mais qui avance sûrement. C’est une progression inexorable »

Signé Kali

C’est un peu ma morale de Chimen Lanmou… Ce que j’en retiens du partage de Yannis c’est que dans ce film, ce sont des valeurs diffusées, avec sa découverte d’Haïti, ce qu’il véhicule, ce sont des valeurs universelles. Des valeurs qu’on oublie au quotidien.
C’est pourquoi, pour moi, c’est finalement une Odyssée, vers l’autre, mais aussi vers soi pour renouer avec ces valeurs essentielles qu’on retranche quelques fois trop souvent en arrière plan. C’est un pas vers le spirituel, une confiance un peu plus importante accordée à soi, à ce monde, à soi face à ce monde, en harmonie ❤️

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XOXO,

Alychouette

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