Pié Coco’a by Nicolas Lossen

Bonjour ! J’espère que vous vous portez bien ? Je vous propose un focus sur un album dont on a déjà abordé le sujet aujourd’hui.

Sorti le meilleur jour de l’année, le 16 décembre 2016, Pié Coco’a – « The African American Jazz Tales », c’est le nouvel album de Nicolas Lossen. Un album presque « théâtral » je trouve, de part les thèmes, les bruitages proposés, un album où il conte l’Histoire des afro-américains.

Album Pie Coco'a  de Nicolas Lossen
L’album Pié Coco’a de Nicolas Lossen

Nicolas Lossen

Cet artiste, je l’ai découvert sans vraiment le découvrir. Un jour, je suis tombée sur son clip « Darling« , un morceau sweet extrait de son album « One way to the sky » (pop, reggae, ragga…).

À l’époque, je n’y ai pas accordé beaucoup d’importance, je n’ai pas cherché à en savoir plus… Mais ! « Rien ne se fait par hasard » et ça c’est l’artiste qui le dit aujourd’hui quand il parle de son parcours ! Je confirme, je tombe sur un superbe live au Biguine Jazz, auquel je n’étais, j’avoue, pas du tout préparée (oui parce que entre Luminescence, Érik & The Keys et Mizik An Chay, je n’étais pas vraiment venue pour lui au départ), mais j’ai été étonnée et complètement ravie (la suite de cette histoire est à retrouver dans le Partage de Découverte #17 du blog puis dans l’article Rencontre avec Nicolas Lossen).

Alors je découvre totalement l’artiste et son projet « Pié Coco’a », une histoire, un conte The African American Jazz Tales.

Concert de présentation de Pié Coco'a à Jazz à la Pointe
Concert de présentation de Pié Coco’a par Nicolas Lossen à Jazz à la Pointe
Concert de présentation de Pie Coco'a à Jazz à la Pointe
Concert de présentation de Pie Coco’a à Jazz à la Pointe le 17 décembre 2016

Un artiste, un passionné par l’humanité

Un artiste oui, passionné, un créateur, sans limite de genre « La musique est tellement vaste que je trouve ça difficile de se priver » dit-il. C’est pourquoi après son premier opus où l’on retrouve pop, reggae… il revient avec un opus jazz.

Un artiste passionné par la vie, par cet amour qui nous uni et que nous sommes capable de partager, par l’humanité en fait !

Sur le premier album on le comprend déjà, il s’intitule « One Way to the sky » une seule voie vers le ciel. Il parle de confusion, questionne sur le « sang qui coule », il berce aussi et chante l’amour, en fait on parle des relations entre humains, de l’impact de l’humain dans cet univers ! Un album riche et qui donne déjà la piste.

Intitulé de l’album inspiré, il parait, par les cocotiers de la Pointe Faula…

Pié Coco’a, allégorie d’un bout de notre Histoire

Sur ce deuxième opus « Pié Coco’a », il continue son exploration. Cette fois non par la chanson, mais par la composition.

Et comme c’est un artiste passionné, passionné par la vie, la positivité. Alors si il choisit d’aborder le thème de la traite transatlantique, de l’esclavage, de l’acculturation, de l’assimilation, d’une façon dont on devrait plus souvent le faire je trouve. En effet, bien qu’en tenant compte du fait que c’est une histoire douloureuse, il nous ramène vers ce qu’on peut en tirer de positif. À travers l’allégorie du « Pié Coco’a » c’est à dire le cocotier, arbre issu de l’océan indien qui est aujourd’hui bien encré ici. Il parle de l’enracinement d’une diaspora, de son déploiement, de son épanouissement, de sa force pour grandir. Il témoigne de l’histoire du pays, pour qu’il ait confiance en lui.

Je crois qu’on peut entendre la recherche, le travail, mais aussi l’histoire de cet album en tendant bien l’oreille et… j’avais envie de dire « en ouvrant son cœur » pour finir cette phrase, mais en relisant, je me dis que ça risque de faire un petit peu naïf sur cet album qui est en fait « du lourd » !

Pié Coco’a, un album théâtral

Comme son écriture sur son premier album, les langues sont le créole et l’anglais. Un titre créole « Pié Coco ‘a », comme les interventions contées d’Alfred Varasse. Et un sous-titre anglais « The African American Jazz Tales ». Il semblerait que ça soit les langues en lesquelles viennent l’inspiration. Inspiration partagée avec Daniel Dantin à la batterie, Frantz Laurac au piano, David Ernhom à la contrebasse ainsi que Chantal Remion et Andy Narell au steel pan, sur l’album.

Un album à la façon des pièces classiques

Cet album c’est une pièce, à la façon des pièces classiques, qu’il nous propose.

Il avoue que les 4 premières pistes de l’album se suivent et ne sont séparées, malgré lui, que parce qu’il « fallait séparer les morceaux« . Ces 4 premiers titres abordent l’arrachement à « Tè Papa nou« , qui débute sur un morceau Yoruba puis, c’est la « Razzia« , on est transporté « En cal bato’a« , direction « Pa lot bo’a« .

Vient « Acculturation« , un morceau où le jazz se fait moins caribéen, pour exprimer ce phénomène.

« Tou pitit an mwen« , une jolie interprétation aux accents latins d’une berceuse guadeloupéenne. Quand je le questionne sur la place de la berceuse dans son œuvre (car si vous suivez bien, on retrouve aussi la berceuse sur l’album précédent, je ne sais pas pour vous mais moi j’aime particulièrement les berceuses, donc ça m’a interpellé), l’artiste répond que ce n’est pas forcément intentionnel (je crois même le lui avoir fait remarqué lol). Ce qu’on chante aux enfants, c’est l’une des premières chose qu’il observe dans une société après leur façon de parler et de manger m’explique-t-il.

Puis, on passe par l’ « Inversion« , ce moment où se défont les règles sous d’autres règles, la musique se fait des airs de carnaval résolument caribéen (j’ai véritablement l’impression de passer par Haiti, Trinidad, ou encore la Barbade et j’en passe).

« Pié Coco’a« , la conclusion de cet album, un magnifique morceau, morceau éponyme de l’album.

Musiciens de l'album Pie Coco'a
Quelques musiciens de l’album Pie Coco’a de Nicolas Lossen au studio

Un album à se procurer !

Un album où on est plongé dans un bout d’Histoire particulier et qu’il s’agit alors de ne pas écouter dans n’importe quelles conditions  » je ne l’écouterais pas en mangeant  » avoue l’artiste lui même. Un album « théâtral » car les sens se mêlent et l’on se met à vivre cette odyssée par l’ouïe et on se l’imagine visuellement aussi tant la musique est explicite.

Ce projet qui a pris racine à l’occasion du Lamentin Jazz Project a donc été joué dans de grands festivals locaux depuis quelques années et il a ainsi pris forme au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’il soit planté officiellement le 16 décembre 2016 . Nicolas Lossen  et ses musiciens continuent de l’arroser et je vous conseille de le découvrir s’il prend racine près de chez vous !

Faîtes comme moi ! Enracinez vous sur nicolaslossen.com, et sur Facebook pour ne rien rater !!

Playlist

La playlist de l’artiste est la suivante : une playlist qui détonne. Elle emprunte les chemins de l’inconnu, la direction de la découverte pour moi en passant pourtant par quelques coups de cœur !!

  1. Samai Bayati-Ibrahim Al Aryan
  2. I Hate It When That Happens To Me – Prine, John
  3. African Zulu Voices Music
  4. Aka girls, a sweet Lullaby (#Berceuse 😉 )
  5. Japanese Music – Traditional Bamboo Flute, Koto, Shamisen – Zen Music
  6. Ed Sheeran – Shape of You
  7. Erykah Badu – Hello (Ft. Andre 3000)
  8. Close To You – Jacob Collier
  9. Fuge BWV 997
  10. Rachelle Alison – Caribbean

J’espère que ça vous a donné envie de découvrir cet album, une fois que c’est fait ou si vous le connaissez déjà, n’hésitez pas à commenter l’article !

XOXO,

Alychouette

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