22 Mé 1848 : insurrection antiesclavagiste Martinique

Bonjour!

 

J’ai effectué quelques modifications de cet article datant d’il y a 4ans. Sans alourdir l’article, car c’est très bien qu’il reste accessible à tous. Je le modifie simplement car on écrit pas de la même façon quand on a 16 ans 😉 .
Vous le savez, j’aime l’Histoire et je considère le devoir de mémoire comme quelque chose d’important. Je suis Martiniquaise et descendante de tous les peuples qui ont construits cette « nation ». J’écris aujourd’hui, en pensant que cette insurrection antiesclavagiste du 22 mai qui a conduit à la promulgation de l’abolition de l’esclavage le lendemain doit-être commémorée. Et cela, non par certains. Car, j’écris en pensant qu’on devrait tous en prendre conscience.
Aujourd’hui, on va aborder l’abolition de l’esclavage en Martinique.

CONTEXTE DE LA PÉRIODE

Alors, je vais tout d’abord vous restituer le contexte de cette période. Dès la fin du XVIIIe siècle et jusqu’en 1848, le système esclavagiste subit une crise financière due principalement à la fabrication du sucre de betterave. Les maîtres, en difficultés, vendent alors leurs habitations et se « débarrassent » de leurs esclaves par des affranchissements. Cette nouvelle classe des affranchis grossira dans la première moitié du XIXe siècle.

Les Hommes de couleurs libres forment un groupe social de plus en plus important et c’est au cours des années 1830, qu’ils se rendent compte que leur combat pour l’égalité des droits ne peut aboutir sans la disparition totale de la société esclavagiste. Ils constituent alors une nouvelle force militant pour l’abolition de l’esclavage.

 

Circulaire d'Husson
Circulaire d’Husson

Au début du mois d’Avril, c’est la publication du décret préparatoire du 4 Mars stipulant que « nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves ». C’est le 5 avril qu’est publié la circulaire de Husson, affirmant aux esclaves : « Courage mes enfants, vous la mérité » au sujet de la liberté cependant il y a un « Mais », il leur demande de patienter le temps que « la République ait le temps de préparer les fonds de rachat et de faire la loi de liberté ». Il assure alors aux esclaves : « Vous demeurez esclaves jusqu’à la promulgation de la loi … ». Cette déclaration de Husson est en version Française et créole. Ce texte qui avait pour but de ramener le calme parmi les esclaves produit un effet totalement contraire.

 

L’INSURRECTION ANTIESCLAVAGISTE

L’insurrection du 22 Mai se déclenche après deux évènements. Tout d’abord, l’arrestation de l’esclave ROMAIN puis la fusillade du Prêcheur l’après-midi.

ARRESTATION DE ROMAIN

C’est le 20 mai à la nuit tombante que ROMAIN, esclave sur une habitation de Saint-Pierre joue du tambour malgré l’interdiction de son maître. Il est alors arrêté le 21 et emprisonné. C’est par le son des conques de lambis et des tambours que ses camarades armés de piques et coutelas vont réclamer sa liberté.

FUSILLADE

Pory Papy avocat mulâtre, nouvel adjoint au maire, relâche ROMAIN. Tout semble s’arranger, pourtant le bruit court que Papy serait attaqué par le conseil municipal, c’est au son de la corne  que se mobilisent rapidement les cultivateurs du Prêcheur qui descendent en en ville à Saint-Pierre. C’est vers seize heures, en sortant de Saint-Pierre afin de se rendre au Prêcheur que les esclaves tombent dans une embuscade du maire de Saint-Pierre : Huc, représentant du camp esclavagiste hostile à l’abolition de l’esclavage. C’est alors que se produit la fusillade qui tue vingt-cinq esclaves et hommes libres et en blesse cinquante. Cette fusillade mobilisera des bandes d’esclaves encore plus nombreuses qui envahissent Saint-Pierre. Le 22 Mai au soir, les esclaves contrôlent la ville. Le 23 Mai, le même scénario se déroule à Fort-de-France.

PROMULGATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE

La situation est grave et les élus se rendent compte que seule une mesure d’émancipation générale peut mettre un terme à l’insurrection. C’est le conseil municipal de Saint-Pierre qui souhaite à l’unanimité le décret immédiat de l’abolition. Le gouverneur, Rostoland prend alors la décision de promulguer l’arrêté portant sur l’abolition de l’esclavage à Saint Pierre le 23 Mai 1848, à 15heures. Cependant une telle mesure ne relève pas des cordes du gouverneur, c’est pourquoi une séance extraordinaire du Conseil privé se tient le mardi 23 Mai à 17h30.

Le décret de l’abolition voté par le Gouvernement provisoire à l’initiative de SCHOELCHER n’arrive en Martinique que le 3 juin, apporté par PERRINON, commissaire général de la République.

QUELQUES RÉFÉRENCES :

Je suis bien sûr ouverte à toutes vos remarques à ce sujet, toutes vos informations, rectifications !
XOXO, ALychouette  ♥ ♥ ♥
Mains de la liberté au Précheur
Mains de la liberté au Précheur by Hector Charpentier

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