Les jeunes et la Musique en Martinique #4

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Les avis

Bonjour à tous, j’espère que ça va bien ? Le weekend est bientôt fini et avec lui, les résultats du questionnaire musical sur « Les jeunes et la musique en Martinique ».

En effet, depuis quelques jours je vous propose les résultats de ce questionnaire, si vous les avez ratés, n’hésitez pas à les retrouver par là :

Si vous avez raté cela, c’est peut-être parce que vous avez oublié de vous abonner au blog ? N’hésitez pas à le faire par ici ! Et rejoignez-nous sur la page Facebook afin d’échanger !

Aujourd’hui, on poursuit avec vos avis, mais avant cela, j’avais introduit dans le questionnaire une question sur Kaos le dernier album de Kalash certifié disque d’or. Un artiste à propos de qui, même le questionnaire peut en témoigner, on parle partout. Vous avez sûrement remarqué que je n’ai pas eu de coup de cœur particulier pour cet album, mais ça c’est mon avis personnel, tout à fait contraire à la tendance, tendance à propos de laquelle je propose de faire un petit point. 

Alors je vous ai demandé si Kaos de Kalash faisait parti de vos achats. Et vous avez répondu Non à 57%, Oui à 26% et pas en entier à 17%

En vrai toute cette émulation est intéressante et permet à la Martinique, d’avoir une « star » à qui s’identifier et je crois (en tout cas j’espère) que Kalash sait qu’il cristallise toute l’énergie et l’admiration de beaucoup de jeunes et de façon générale d’un public qui veut rêver. 

Dans ce questionnaire vous êtes une majorité à ne pas l’avoir acheté cependant vous êtes nombreux à l’avoir cité dans plusieurs catégories en tant qu’artiste représentant le « péyi ». Peut-être n’est-ce qu’une tendance, peut-être est-ce plus durable, en tout cas chose intéressante : Kalash semble réunir aujourd’hui plusieurs générations. 

Je me permets ainsi de citer ici un de vos avis au sujet de l’industrie de la Musique en Martinique. De la place des jeunes artistes sur scène, sur les ondes, et dans notre bibliothèque à nous publicQui pose la question de « comment est consommée la musique locale ? » 

« L’industrie va forcément se positionner par rapport à son marché. Il est donc important de se demander comment est consommée la musique locale ? 

N°1 Le Contexte festif : Boîtes, soirée… ===> Cela explique l’émergence de phénomènes tels que : le type qui chante « La choré du sud » et d’autres morceaux qui seront sur-consommés en soirée mais rarement écouté oklm dans ses écouteurs en allant au boulot. Ces morceaux peuvent créer de vrais phénomènes de mode, mais une fois la mode passé, on ne les entend que rarement… L’industrie va se positionner en grande partie sur le coté  » Clubbin ». Efficace à court terme mais rarement à long terme. 

N° 2 L’argument « Mizik local » : L’argument local est devenu un vrai label. Une espèce d’appellation qui cherche à séduire un public ciblé ( Selon les âges; on jouera la corde de la nostalgie, parfois le militantisme). Personnellement, je pense que le dernier vrai bouleversement musical, et commercial dans le paysage antillais était Kassav. Et il y en avait bien d’autres avant : Eugène Mona pour ne citer que lui… Kalash est un artiste excellent, en phase avec son époque. Mais on ne peut pas dire qu’il ait encore apporté quelque chose de nouveau ou de différent de ce qui se fait ailleurs dans le monde. Quelques rares producteurs continuent à sortir des albums de musiques « trad » mais ça reste quand même un monde de puriste. C’est une certaine forme de patriotisme culturel. L’argument du  » c’était mieux avant ». D’ailleurs peut être ou peut être pas. Ce qui est certain c’est que la culture reste quelque chose de sauvage , de vivant. Tout bouge constamment, elle va inévitablement évoluer. »

Voilà donc vos avis sur la place des jeunes artistes dans nos bibliothèques, sur les ondes et sur les scènes.

Le questionnaire a récolté des avis divers notamment des « je ne sais pas », mais aussi et surtout il y a  :

  • Ceux qui pensent que « c’est bon », ou que ça évolue positivement :
  • Ceux qui ne savent pas
  • Ceux qui parlent de manque de diffusion
  • Ceux qui parlent du manque de réceptivité du public
  • Ceux qui parlent de manque de créativité, de non exploitation du potentiel créatif

Certains pensent que c’est « une industrie qui se tient bien et qui évolue positivement »

« Elle est très centrée sur 2 styles qui sont le dancehall et le zouk, et les jeunes artistes sont très présents sur les différents événements qui se déroulent en Martinique, même autres que concerts ou évènements musicaux. De plus, certains d’entre eux arrivent à étendre ces styles à l’extérieur du département et de la région. Enfin on retrouve de plus en plus d’artistes type DJ qui créent des mix et se font connaître en boîte ici et là bas. Donc on en retire que du bon, c’est une industrie qui se tient bien et qui évolue positivement.« 

À noter que le dancehall et le zouk sont effectivement des genres qui fonctionnent, nous l’avons déjà noté dans les premières parties du questionnaire. Mais aussi les musiques underground de façon générale et pourtant, on parle d’un manque de mise en valeur de l’underground de la part des « médias officiels », je me permets donc d’en conclure notamment avec les impressions que j’en collecte que, les médias conventionnels sont délaissés et les genres urbains en vogue malgré leur « manque de médiatisation » !

Ceux qui parlent du manque de diffusion : 

Un de vos avis dit : 

« Forcément nous sommes influencé par les musiques populaires et tendance du monde les populaire mais c’est aussi elles qui possèdent un meilleurs marketing qui permet de nous attirer. Après pour avoir d’autres talent ils leur faudrait ça de la communication, du marketing, plus de support et d’aide musical qui coûtent. C’est pour cela que l’on en voit pas beaucoup parce que honnêtement maintenant savoir chanter ne fait pas tout. » 

Malika Jean-François, business woman » du monde de la musique et de l’évènementiel, a posté un message fort (je trouve) sur la question du business de la musique et des médias. Elle y parle, au delà de la création artistique de la question du business dans la musique, donc de l’envie des artistes de s’exporter pour rencontrer de nouveaux publics, de gagner plus d’argent…

Elle dénonce le problème qui se pose quand les artistes ont du mal à convaincre « leur propre médias ». 

Car elle l’affirme « le public a besoin de s’identifier, d’être surpris et aussi d’être guidés pour aussi comprendre les choix, la direction ou l’évolution artistique de ses stars ». 

Et elle conclu avec l’idée de l’exigence et du respect dû au travail de l’artiste. 

Krys lui a publié un statut pour dénoncer les choix de diffusion d’NRJ Antilles en concluant « Arrêtez de manquer de respect au travail des artistes locaux, arrêtez de vous moquer du public antillais ».

Cependant vous considérez aussi que ce phénomène est en amélioration :

« Les jeunes artistes sont de plus en plus écoutés. On retrouve même leur chanson à la télévision, sur BBLACK ou encore sur ATV lors des sessions mix de VJLOU. Ce qui est une bonne choses car nos artistes martiniquais ont du talents et sont appréciés. » 

« Les jeunes artistes martiniquais commencent vraiment à percer grâce aux nouveaux moyens de communication ! Ils sont de plus en plus présents sur nos ondes mais aussi au niveau national !« 

« L’underground » n’est malheureusement pas assez mis en avant…Cependant avec les plateformes comme « Youtube » la tendance est entrain de changer c’est le talent qui parle.« 

À noter que les musiques underground sont parmi les plus écoutées et pourtant, revient aussi l’idée que l’underground n’est pas suffisamment mis en valeur. Ce que je comprends par là c’est que les médias « classiques » diffusent peu d’underground mais aussi que le public ne se base pas dessus puisqu’il place en tête ces musiques underground, donc les nouveaux médias et nouvelles émissions contribuent à l’émergence des artistes underground finalement.

« Les jeunes sont très peu médiatisés, présentés, mis à l’honneur même si ils passent sur les chaînes musicales telles que trace tropical ou urban, on devrait les voir plus sur les chaînes locales plus tout public. La radio locale les diffuse bien c’est appréciable. On dirait que l’industrie de la musique en Martinique ne communique qu’à ses habitués (manque d’infos pour les suivre). Toutefois sur les podiums des fêtes de commune, ils sont bien présents et très appréciés. Ils sont forts en prestation !!!  » 

Vous soulignez également notre manque de réceptivité en tant que public :

« Nos artistes Martiniquais sont pour la plupart très talentueux  bien qu’influencés par la culture americaine.

Je trouve dommage le fait que nos radios ne diffusent que les plus « appréciés » ou « les plus connus » 

Ce serait bien si il y avait une certaine égalité et neutralité, si les artistes du plus connu au moins connu avait sa chance de monter sur scène s’exprimer 

Je trouve aussi dommage le fait que nous public soyons si peu réceptif à tous ces talents locaux que nous avons. »

« En Martinique , nous avons un patrimoine culturel et musical énorme. Quand j’analyse le soutien que les Réunionnais, les Guyannais , les guadeloupéens portent aux artistes locaux , je me dis qu’en Martinique nous avons encore du chemin. Les parents restent bloqués sur des musiques de leurs temps et ne s’ouvrent pas forcément pour tendre l’oreille sur ce que leurs enfants écoutent et vice versa . Et pourtant les Artistes ne manquent pas . Certains se voient partir en Métropole pour se professionnaliser ou ouvrir le champs des possibles pour continuer leur carrière parce qu’au pays c’est chacun pour soi et son nombril . « 

Créativité pas totalement exploitée : 

« Les bonnes choses (au sens messages vehiculés/ innovations dans les styles et les genres) ne sont pas assez encouragés ni ouverts a un large public » 

« Elle est réduite et ne correspond qu’à une part réduite de la créativité et l’originalité disponible… Je la trouve sélective par les valeurs du marketing et du bizness sensationnel. » 

« Ils sont trop commercialisés , on ne ressens pas assez leur personnalité dans leurs écrit . Mais ils restent de bons chanteurs et je les encourage !! »

« bcp de copinages – beaucoup de futilités dans les sujet – pas bcp de place pour ceux qui pourraient être les plus intéressants« 

« Je crois que malheureusement trop souvent on veut aller chercher ce qui fait vendre, ce qui va ressembler à ce qui va fonctionner, a ce qui fait le buzz et pas assez à ce qui nous ressemble ou ce que l’on veut dire. En tout cas les artistes dans cette démarche ne sont pas assez mis en valeur.  »   

« C’est clair que l’on consomme massivement de la variété internationale ( USA, Jamaique, l’hexagone…). Ce n’est pas une si mauvaise chose en soit. Il est bon de s’ouvrir au monde, cela crée parfois de beaux métissages. Cependant soyons honnête, la promotion du dernier single de Beyoncé sur Nrj Antilles ou Trace TV sera nettement supérieur à celle du dernier single de l’artiste du pays. ( J’entend par la qu’il sera beaucoup moins diffusé ).Cela montre l’importance cruciale des média et cela nous amène aussi à nous remettre en question sur la façon de consommer notre propre culture. Par ailleurs, la scène Martiniquaise Reste étroite. Les artistes émergeant sont de plus en plus nombreux. Certains sont des produits éphémères, d’autres de réels talents aux service de leur art. Mais la loi de l’industrie musicale pousse forcément à un mouvement de masse qui empêche de contempler la diversité. Il restreint le potentiel créatif de nos artistes qui peine déjà à faire la musique « créole » dépasser nos frontières. « 

Finalement s’exprime ici l’idée que le potentiel est là mais que la créativité pourrait-être encore mieux exploitée au de là de ce côté commercial.

Il y a un de vos avis qui a dit ceci :

 » Il y a un artiste , Kalash , il arrive à rester lui même dans ses chansons et à faire plaisir à son public. »

Donc, en effet, Kalash semble avoir marqué et les chiffres parlent pour lui, dans le classement des « 200 premiers albums nouveautés fusionnés physique, digital, streaming » année 2016 pour le SNEP il est placé à la 89ième place et je crois ne pas me tromper en disant qu’il est le seul martiniquais à y apparaitre. Il faut quand même le saluer.

BILAN 2016 MARCHE DE LA MUSIQUE ENREGISTREE publié par SNEP

Cet article fut pour moi l’occasion de découvrir de nouveaux artistes. Et de dire qu’on a besoin de croire en nous pour avancer et savoir qu’on peut et pour ça on a besoin d’exemples, de ces personnes qui nous font rêver, et ça ce sont nos « stars ». 

J’ai eu l’occasion de me souvenir qu’être un artiste c’est, avant de faire des scènes, un créateur et surtout que la notoriété ne récompense pas toujours le talent ou le travail, j’ai compris que c’était bien de remplir de grandes salles, mais j’ai aussi compris l’importance des « plus petites » salles, de l’importance de partager et de faire vibrer après le processus de création. 

Beaucoup de scènes/bars se sont développés laissant la place au live du nord au sud, comme le Cloud (avec un très beau cadre) le Dream, le Sax, le Wahoo (et j’en passe)… et c’est très intéressant d’y avoir accès à ce potentiel de création.

L’objectif n’était pas d’atteindre un oui ou un non. D’avoir une réponse claire et précise mais de pousser une réflexion qui devait l’être (à mon avis en tout cas), de faire un peu le point sans pour autant pouvoir mener une quelconque étude officielle. 

J’espère que ça vous a intéressé… Ça serait super si vous partagiez aussi ce que vous avez à en dire en commentaires. 

J’essaye de plus en plus d’être concise, et je trouve que je me suis plutôt amélioré !! Pas vous ? En fait, j’ai pleins de pistes qui se sont dessinées au fur et à mesure de cette question de la musique en Martinique, donc j’essaierai de vous en faire part bientôt !

En tout cas j’espère que ces articles vous ont plu ! Dîtes-le moi en commentaire, n’hésitez pas à partager et surtout à vous abonner pour ne rien rater :

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À bientôt,

Alychouette

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