2 Femmes 2 Boutiques

Bonjour à vous ! Je vous espère en bonne forme ?

Aujourd’hui, on parle boutique ! Oui oui, on parle boutique… On parle de la boutique Foss Nati d’Aurélie ainsi que de la boutique Tématik d’Emmanuelle Soundjata.

Si elles affirment toutes les deux ne pas avoir de « public ciblé », être « tout public », elle le dise chacune à leur façon, que les personnes qui viennent dans leur boutiques sont des personnes conscientes, ouvertes. Aurélie dit viser un « public conscient » quand Emmanuelle dit « quelqu’un qui vient acheter dans ma boutique, c’est quelqu’un qui a, je pense, une ouverture sur le monde ».

Et c’est ce qui me touche, l’audace qu’elles ont eu de réaliser leur projet ! Et puis ce sont deux femmes dont les sourires, les personnalités, m’ont touchée. Deux boutiques dont les personnalités de leur créatrice transparaissent dans leur ADN et qui me plaises.

FOSS NATI

Aurélie, 30 ans, originaire de la Guadeloupe et de la Martinique, est la créatrice de Foss Nati, un concept crée en 2007. Un matin, je passe la rencontrer à Petit Bourg, dans sa nouvelle boutique.

Quel fut son parcours ?

Durant ses études elle gardait la coiffure à côté, comme un job. C’est depuis qu’elle est rentrée aux Antilles en 2012 qu’elle s’est rendue compte, en cherchant un travail, qu’elle ne voulait pas travailler dans un bureau. C’est ainsi qu’elle s’est lancée totalement dans son projet personnel.

Elle s’est sentie prête à ouvrir une boutique physique qui est la continuité de la boutique en ligne crée en 2015.

Qu’est-ce qui l’a poussé à créer sa boutique ?

Elle a crée la boutique d’artisanat de cosmétiques 100% naturels, afin de présenter ses produits, notamment la gamme Foss Nati crée il y a 3 ans maintenant. Ce qui permit à ses clientes de Martinique qui avait peu ou pas accès aux produits naturels d’y avoir accès. Avec son expérience de coiffeuse et ses connaissances sur les produits naturels, elle commence au début pour dépanner ses clientes, puis augmente sa production.

Que retrouve-t-on dans sa boutique ?

J’aimerais bien regrouper toute la Caraïbe dans ma boutique

Des créations surtout de jeunes artisans martiniquais et elle aimerait bien élargir l’origine de ceux-ci à toute la Caraïbe  » j’aimerais bien regrouper toute la Caraïbe dans ma boutique  » comme elle le dit. Elle met d’ailleurs l’accent sur les jeunes car elle s’est « rendu compte qu’en étant jeune avec des projets en Martinique c’est difficile d’obtenir des informations et trouver un lieu où on peut être vu quotidiennement« .

Coiffeuse spécialisée dans le cheveu naturel, elle propose également la coiffure et le maquillage.

Quel public vise-t-elle ?

Toutes les femmes et les hommes désirant porter leur cheveu naturel avec fierté

Elle dit viser tout le monde et particulièrement un « public conscient » et espère pouvoir faire changer les mentalités du martiniquais petit à petit, notamment sur les locks et une prise de conscience pour considérer la beauté de l’homme noir.

Retrouvez Aurélie et sa boutique au :

9 rue de la Liberté,
Petit Bourg
Rivière-Salée

 

Et également par là :

 

 

TÉMATIK

Emmanuelle, responsable du concept store multiethnique « Tématik », styliste écodesigner autour du Maré Tèt et du body wrap (l’art de nouer le turban extrapolé au vêtement) : des concepts de stylisme, inspirés de la diaspora noire, qu’elle a développés. Je profite d’une pause déjeuner pour la rencontrer dans son appart boutik au 3ème étage d’un bâtiment près du grand marché.

Quel fut son parcours ?

Durant ses études à Paris, elle a également pu approcher le milieu artistique en y travaillant. Après son master de droit, elle commença à exercer le droit pénal à Nation.

À ce moment, en cherchant une façon de de coiffer ses locks qui convienne à sa profession, elle a commencé à porter le turban sans pour autant s’y connaître plus sur la culture Tèt Maré aux Antilles. Elle se fait interpeller dans la rue sur les styles de son turban, elle commence alors à donner des cours informels.

Elle en a eu marre, a décidé de s’installer en Martinique et met en place le concept de Maré Tèt, inspiré de l’appellation traditionnelle « Tèt Maré » aux Antilles.

La différence ? C’est que Tèt Maré sous-entend que la coiffe est déjà faite et qu’on l’a posée sur la tête et ne fait pas référence au fait d’apprendre à attacher comme Maré Tèt.

Maré Tèt, marque déposée ?

 Emblème de l’émancipation des femmes noires contre un système qui a voulu les soumettre

Maré Tèt, marque déposée  à l’NPI,  ( « être artiste, ce n’est pas uniquement être dans son travail, mais il faut connaitre tout ce qui est aspect juridique car on est dans un monde où c’est le droit qui gère », explique-t-elle.

Si aujourd’hui, les femmes le portent avec élégance et fierté, quand elle est revenue c’était surtout porté par les femmes qui avaient des locks. Après un vrai travail historique pour lui redonner ses lettres de noblesses : « Emblème de l’émancipation des femmes noires contre un système qui a voulu les soumettre ».

Petit historique:

Le Maré Tèt date du début du 18ième siècle. Lors des abolitions de l’esclavage, on imposait aux femmes noires qui avaient une réelle activité professionnelle de couvrir leur cheveu pour différencier les classes sociales car leur coiffure était jugée trop attrayante. C’est la loi Tignon. Les femmes noires ont fait de l’art de cette loi restrictive ! Elles ont d’abord utilisé le tissu uni avant l’arrivé du madras depuis l’Inde. Tête Kalendé, Chaudière.

Et justement, l’objectif des ateliers Maré Tèt, c’est de transmettre les techniques qui permettront aux femmes de créer elle même le propre Maré Tèt ainsi que de connaître l’Histoire du Maré Tèt. C’est ainsi que durant les cours vous apprendrez la mode de la bamboche, puis des coiffes traditionnelles. Elle vous parlera aussi du moment où nous l’avons laissé tombé et elle vous expliquera qu’aujourd’hui, il est en train de reprendre ses lettres de noblesses.

Le Maré Tèt est ainsi un art ouvert à tous, d’ailleurs, vous pouvez suivre l’actualité de cette activité sur la page Facebook Atelier Maré Tèt d’Emmanuelle.

Qu’est-ce qui l’a poussé à créer sa boutique ?

Elle se lance en voyant tout le potentiel présent et méconnu du public. Car  » c’est tout récemment qu’on parle de créateur, de mode afro, à l’époque, quand j’y étais intéressé c’était quelque chose de très fermé  » explique-t-elle.

Aujourd’hui, vraiment démocratisé : mode wax, culture du créateur (mode ethnic : créateur derrière chaque création avec un tissu qui pense une coupe, qui suit des collections. Différent d’une couturière qui aurait copié le modèle simplement).

Que retrouve-t-on dans sa boutique ?

Trait d’union entre la Caraïbe et l’Afrique

Dans la boutique, est mis en place le commerce équitable. Le prix est fixé par le créateur, avec une totale transparence sur la répartition financière. Des rencontres avec les créateurs sont également organisées pour découvrir leur histoire.

Les ateliers Maré Tèt sont proposés par Emmanuelle pour toutes les femmes.

Au niveau des produits : « tout pour nous embellir, mais aussi les objets art-déco » de créateurs de la Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Guinée… Trait d’union entre la Caraïbe et l’Afrique dit-elle.

Quel public vise-t-elle ?

Sans pour autant avoir un public ciblé, elle affirme : « quelqu’un qui vient acheter dans la boutique sera certainement quelqu’un qui a une ouverture sur le monde« .

 

Pour finir, elle cite sa particularité, celle d’être dans un appartement, pour créer un commerce alternatif ! Puisqu’un local commercial peut revenir cher, c’est une bonne alternative, qui n’est pas nouvelle puisque ça existe déjà aux États-Unis ou en Angleterre !

Retrouvez Emmanuelle et sa boutique au

113 rue Blénac
3 ème étage de l’Immeuble OSIRIS
Fort-de-France

Et également par là :

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